1. J’ouvre la porte. Une bulle de savon éclate. Le reflet de ta vieille peau éclate aussi. Aussi éclatent le vase avec les fleurs des champs les coutures de tes robes à carreaux et nos bronches et nos marches à traverser midi à traverser hier fou à courir vide à faire courir nos fantômes.
2. J’ouvre la porte. Le sifflement d’une bouilloire percute ton chagrin. Et ton chagrin percute les assiettes sales les fenêtres sales le lavabo sale. Que crèvent les amants du mardi gras ! Ton chagrin devient loup aveugle balles perdues bouche nylon. Que crèvent les amants du mardi gras ! Il mutile reins et prières sagittaires et pirates mauvaise foi et petites pluies. Où sont les amants du mardi gras ?
3. J’ouvre la porte. Un briquet chute. Cogne plancher. Et la flamme cogne tiroirs rocking chair nappe du dimanche cassette de chants grégoriens bracelets brésiliens masques italiens tissus africains attrape-rêves barquettes à la fraise. Et racle joues racle foie. S’enfuir, cogner court, s’enfuir encore. Il n’y aura plus de buée sur les fenêtres au petit matin.
Textes écrits dans le cadre des ateliers d'écriture de François Bon.
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